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Dans la seconde hypothèse, celle de la superposition, on n’a pas ces difficultés. Du reste, pour bien comprendre comment se combinent les couleurs, il faut recourir aux principes posés dans le Traité de la Mixtion ; car les lois qui président à la combinaison des corps sont précisément celles aussi qui président à la combinaison de leurs couleurs.

On pourrait ici étudier le son comme on vient d’étudier la couleur, si déjà cette théorie n’avait été faite dans le Traité de l’Ame. Nous pouvons donc passer aux considérations qui regardent la saveur et l’odeur. Nous commencerons par la première. La nature des saveurs nous est mieux connue que celle des odeurs ; cela tient à ce que l’odorat chez l’homme n’est pas très-délicat, et que le toucher au contraire, auquel se rapporte aussi le goût, l’est excessivement. L’eau, qui est une condition indispensable de la perception de la saveur, est par elle-même dénuée de toute saveur. Ainsi il n’y a que trois hypothèses possibles : ou l’eau renferme toutes les espèces de saveurs, mais tellement faibles qu’elles échappent à nos sens, et c’est la théorie d’Empédocle ; ou bien l’eau renferme une certaine matière, germe commun de toutes les saveurs possibles, ou enfin, l’eau, sans saveur propre,