Page:Aristote - Psychologie, trad Barthélemy Saint-Hilaire, 1847.djvu/98

Cette page n’a pas encore été corrigée

comme l’on voit, d’autres couleurs que le blanc et le noir, selon le nombre même des parties de l’un et de l’autre, dont les proportions peuvent varier à l’infini. Les proportions peuvent être numériquement régulières ; elles peuvent aussi ne pas être représentées par des nombres, absolument comme les proportions et les combinaisons des sons ; les consonances les plus agréables à l’oreille sont celles qui sont représentables en nombres exacts ; les couleurs les plus agréables à la vue sont dans le même cas. Voilà une première manière d’expliquer la diversité des couleurs. Il en est une autre que connaissent parfaitement les peintres : c’est de superposer des couleurs différentes, de manière que les rayons de l’une se modifient en passant au travers de l’autre. Il n’est pas possible d’ailleurs de prétendre, comme l’ont fait quelques anciens, que les couleurs soient des émanations des corps. En supposant que les couleurs soient à côté les unes des autres, comme dans la première hypothèse, il faut admettre que les temps dans lesquels nous percevons les diverses couleurs, qui se combinent en une seule, sont indivisibles, et ne forment qu’un seul et même temps ; de même que les deux parties, qui séparément sont invisibles, sont perçues par une seule sensation.