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avec le toucher. Tels sont les rapports qu’on pourrait établir entre les sens et les éléments.

On a expliqué, dans le Traité de l’Ame, l’action de chacun des sens ; mais il sera bon de reprendre ici quelques questions, et spécialement celles qui se rapportent à la couleur, objet de la vue ; à la saveur, objet du goût ; et à l’odeur, objet de l’odorat. On a vu que la lumière est la couleur du diaphane ; mais le diaphane est indéterminé, et la lumière l’est comme lui. La couleur, au contraire, est dans le diaphane déterminé par la limite même des corps : aussi les Pythagoriciens ont-ils confondu la couleur avec la surface. C’est une erreur ; car ce qui a couleur au dehors doit également l’avoir au dedans. Pourtant on pourrait définir la couleur : la limite du diaphane dans un corps déterminé. Quand la cause qui produit la lumière dans l’air est aussi dans le diaphane, elle détermine la couleur blanche ; quand cette cause est absente dans le diaphane, elle détermine la couleur noire. C’est de ces deux couleurs que sortent toutes les autres. D’abord le noir et le blanc peuvent être placés à côté l’un de l’autre, mais avec des dimensions si petites qu’ils soient séparément imperceptibles, bien que le résultat des deux puisse être perçu. De cette façon s’engendrent,