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nous venons de parler se rattachent tous de très-près à la sensibilité : les uns n’en sont que des modifications et des manières d’être ; les autres en sont la garantie et l’exercice régulier ; les autres enfin en sont la perte et la privation. Or l’on sait que la sensibilité est le caractère essentiel de l’animal, celui qui le distingue de tous les autres êtres, et qui le fait ce qu’il est. Il pourra donc être utile de revenir sur quelques théories relatives à la sensibilité, et de les approfondir plus qu’on ne l’a fait. Des cinq sens, les deux plus importants sont : la vue, qui nous apprend tant de choses sur le monde extérieur, et l’ouïe, qui, bien qu’indirectement, sert plus encore que la vue aux développements de l’intelligence ; car les aveugles-nés sont toujours plus intelligents que les sourds-muets.

Parfois, pour se rendre plus clairement compte des sens dont la nature a doué les animaux, on les a rapprochés des divers éléments ; et, pour que la comparaison fût plus complète, on a créé un cinquième élément ; dès lors chaque sens eut un élément qui lui pût correspondre. En général, on a rapporté la vue au feu ; et ce qui a rendu cette opinion assez vraisemblable, c’est que quand on se frotte l’œil, soit dans l’obscurité, soit en fermant