Page:Aristote - Psychologie, trad Barthélemy Saint-Hilaire, 1847.djvu/88

Cette page n’a pas encore été corrigée

empêché de connaître admirablement les faits, et de les exposer avec une rigueur et une justesse qui n’ont point été même égalées par ses successeurs. Nous venons de voir, pour le Traité de la Mémoire, que les analyses d’Aristote sur cette faculté sont plus exactes que celles de Reid. Si donc les Écossais eussent mieux connu de tels antécédents, nul doute qu’ils n’eussent un peu modifié leur entreprise, et que surtout ils ne l’eussent trouvée un peu moins neuve. Nul doute aussi qu’ils n’eussent poussé plus loin cette entreprise, si elle se fût appuyée sur de plus solides fondements. Ils auraient encore plus fait pour la science, s’ils avaient mieux connu le point où elle en était, et les modèles qu’ils pouvaient suivre. Par là, peut-être, ils auraient évité d’ajouter à cette anarchie philosophique dont ils se plaignaient, et qu’ils prétendaient bien vainement guérir, en en donnant malgré eux un nouvel exemple.

Telle est donc, pour nous résumer en quelques mots, la leçon profitable qu’on peut tirer de la juste appréciation du Traité de la Mémoire, sans compter les autres Opuscules :

Il faut connaître le passé sous peine de ne point se connaître soi-même ; et dans une