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donc uniquement pour elle, si elle veut s’organiser, de coordonner les vérités qu’elle possède. C’est là précisément le fruit que doit porter son histoire, et qui ne nuira point aux fruits nouveaux qu’elle-même ne cessera de porter. Ce qui doit le plus nous surprendre dans ces réclamations un peu tardives, élevées contre l’inconsistance de la philosophie, c’est qu’elles ont été faites au nom de l’école écossaise et par cette école même. Il semble cependant que si le désordre et l’anarchie pouvaient venir de quelque part dans le sein de la philosophie, ce serait de ceux qui, ne connaissant point son passé, s’imaginent, un peu aveuglément et non sans quelque orgueil, que l’édifice entier est à construire, et qui s’en croient les premiers et les plus habiles ouvriers. Nous l’avons vu pour le Traité de l’âme ; Aristote a fondé la psychologie scientifique bien longtemps avant les Écossais, qui supposaient en être les inventeurs. Il a pu se tromper sur la nature de l’âme et ses véritables facultés ; il a pu garder un regrettable silence sur sa destinée. Il a pu même ne point se rendre compte de la méthode qu’il avait suivie à son insu pour constater les faits psychologiques, bien que Platon lui eût enseigné cette méthode. Mais ces erreurs et ces lacunes ne l’ont pas