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serait fort ; inutile d’y insister davantage. Mais une conséquence moins directe, quoique tout aussi certaine, c’est que l’étude de l’histoire est le seul moyen de donner à la philosophie cette organisation si souvent réclamée pour elle. « La philosophie, a-t-on dit, n’est pas une science faite, elle est une science à faire ; elle n’est point organisée. Le premier service qu’il faudrait lui rendre, c’est de lui donner une organisation qui lui manque. » Si ces plaintes et ces critiques signifient quelque chose, c’est que la philosophie n’a point encore recueilli, à la manière des sciences naturelles, les faits incontestables sur lesquels elle se fonde. La philosophie, divisée en psychologie, logique, morale et métaphysique ou théodicée, appuyée comme elle l’est sur ces quatre assises inébranlables, n’est pas une science à faire apparemment, en ce sens qu’elle ne sait ni l’objet qu’elle poursuit, ni la méthode qu’elle emploie. Aucune science, sur ces points essentiels, n’en sait et n’en a fait autant qu’elle. Il est, si l’on veut, fort difficile de définir la philosophie, précisément parce qu’elle embrasse tout ; mais la meilleure définition qu’on en puisse donner est encore le nom même qu’elle porte, et que le genre humain comprend très-clairement depuis trois mille ans. Il s’agit