Page:Aristote - Psychologie, trad Barthélemy Saint-Hilaire, 1847.djvu/85

Cette page n’a pas encore été corrigée

des siècles ne la puisse mieux servir encore ? En sera-t-elle moins riche pour savoir ce qui constitue précisément son assuré patrimoine ? En sera-t-elle moins forte pour hériter de la force de ses ancêtres ?

L’étude du passé est donc utile ; elle est donc désormais nécessaire. Certainement je ne veux pas dire que l’histoire renferme la vérité tout entière, et que l’esprit humain n’ait plus rien à créer. Le cercle de la philosophie n’est pas plus limité que celui des sciences ; et quand on voit ce que la méthode, telle que l’avaient conçue Platon et Socrate, est devenue, tout en restant au fond la même, entre les mains de Descartes, il n’y a pas à redouter que l’esprit humain s’arrête dans cette carrière plus que dans toute autre. Là aussi il a devant lui l’infini ; il peut y marcher sans craindre de rencontrer de bornes. Mais si le passé ne possède pas toute la vérité, il a des portions de vérité que nous devons prendre toutes faites de lui. C’est la condition même de nos progrès, loin de nous être un obstacle. Pour accroître plus sûrement ce trésor commun de l’humanité, il est bon de savoir ce qu’il contient.

Ce sont là des idées tellement évidentes, des principes tellement simples, que vraiment il y