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où le sujet a été épuisé, qu’y a-t-il à faire si ce n’est de connaître, lorsqu’on prétend aller plus avant, le point même où les autres se sont arrêtés ? Ce qu’on dit ici d’Aristote serait encore plus juste de Platon. Que de faits psychologiques admirablement observés, que d’idées et que de théories inébranlables dans ces dialogues, l’éternel honneur de la philosophie antique, l’inépuisable source des enseignements les plus élevés à la fois et les plus pratiques ! Le Stoïcisme, cette autre école sortie bien qu’indirectement du maître incomparable de Platon, n’a-t-il donc point légué de vérités au monde ? Les Alexandrins eux-mêmes n’ont-ils que des erreurs ? Et dans le monde chrétien, la Scholastique n’a-t-elle été que subtile et vaine ? N’a-t-elle rien ajouté à la pensée antique, et n’a-t-elle point quelquefois heureusement complété ses instituteurs ? Aujourd’hui que nous la connaissons un peu mieux, n’y pouvons-nous pas découvrir plus d’or que la sagacité même de Leibnitz n’y sut en voir ? Puis dans la philosophie moderne et presque contemporaine, dans Bacon, dans Descartes, Malebranche, Spinoza, Leibnitz, Locke, Reid, Kant, pour ne rappeler que les plus grands noms, la moisson serait-elle moins riche et moins utile ?