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prédécesseur, puisque cette œuvre était excellente ? Et sans parler même de la justice qu’ils lui auraient rendue, ne peut-on pas employer plus utilement ses efforts qu’à refaire ce qui n’a pas besoin d’être refait ? De nos jours, M. W. Hamilton, le digne successeur de Reid et de Dugald-Stewart, a bien compris ce grave défaut de l’école qu’il représente ; et en donnant une édition nouvelle des Œuvres de Reid, il n’a pas manqué de joindre à l’Essai sur la Mémoire une traduction et un commentaire du traité presque entier d’Aristote.

Mais il faut généraliser cet exemple. Ce qu’on aurait pu faire pour une question comme celle de la mémoire, on doit l’entreprendre encore pour bien d’autres. Il n’en est pas une seule en philosophie qui ne puisse profiter aussi des lumières du passé. Tout le monde convient qu’en logique, il serait absurde et même impossible de suivre d’autre route que celle de l’Organon : on doit en croire la parole de Kant. Dans la science politique, le cadre tracé par Aristote est peut-être encore le meilleur. On en peut dire autant de certaines parties de la Morale, sans parler de la Rhétorique et de la Poétique. Il y a dans tous ces ouvrages des vérités à recueillir, comme dans le Traité de la Mémoire. Mais là