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est étroite et fort nette, nous pouvons y suivre très-distinctement la marche de l’esprit humain. Aristote a tiré presque entièrement de lui-même et de ses observations personnelles, la théorie qu’il donne et qui est admirablement vraie. Il a bien fait aussi quelques emprunts à un système précédent ; mais il ne recevait que des germes imparfaits ; et, sans être complètement original, il est le premier toutefois qui ait traité la question d’une manière scientifique et profonde. Voilà ce qui a été fait il y a plus de deux mille ans. Le travail d’Aristote reste la loi de la science dans l’antiquité, qui n’y change rien, et surtout dans le moyen âge, qui commente la pensée antique en écolier plein de zèle et de soumission. Quand l’esprit humain, à la voix des grands réformateurs, reprend son indépendance si longtemps enchaînée par l’Eglise et le Péripatétisme, il a perdu le fil d’une tradition qu’il dédaigne ; et nous avons vu dans cette question Descartes, Locke, Reid, Dugald-Stewart, oublier le passé à divers degrés, et essayer assez vainement de substituer à des théories vraies et complètes, des théories ou moins solides, ou même moins étendues. N’y aurait-il pas eu grand profit pour les psychologues écossais à reprendre l’œuvre où l’avait laissée leur