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examen du passé, plutôt qu’il ne lui demande des conseils et un appui. Ce n’est vraiment qu’en France et de nos jours, qu’on a compris l’histoire de la philosophie dans toute son importance. Parmi nous on ne s’est pas contenté d’être érudit comme on l’est en Allemagne ; on a voulu que cette connaissance des travaux antérieurs servît directement à éclairer les travaux présents ; et l’on a demandé à l’histoire de la philosophie des lumières pour la philosophie elle-même. Désormais une partie essentielle de la science, c’est de savoir ce qui a été ; et le philosophe ne peut être complet qu’à la condition d’étudier à la fois et sa propre conscience et la conscience du genre humain. Sans doute il doit toujours, et avant tout, se connaître lui-même, comme le lui recommande la sagesse antique, écho d’un oracle divin ; mais il doit connaître presque aussi bien l’histoire ; et il a désormais pour se guider deux flambeaux à peu près également lumineux, sa propre nature et la tradition.

On a pu voir dans le petit Traité de la Mémoire, comparé aux systèmes postérieurs, un exemple frappant, quoique limité. La théorie de la mémoire est sans doute une question secondaire. Mais précisément, parce que la question