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l’on sait de reste que depuis Bacon et Descartes les philosophes n’ont pas fait cas de l’érudition plus que les savants.

Mais cette ignorance qui n’est pas sans inconvénient dans les sciences, est bien plus funeste et bien moins excusable en philosophie. Précisément parce que les sciences s’accroissent de siècle en siècle, et qu’elles valent surtout par le nombre des faits constatés, il semble assez naturel que le savant néglige ces antiques ouvrages où les faits sont de toute nécessité moins nombreux et les observations moins exactes, quelque régulière que soit la forme de ces ouvrages, et quelque parfaite que soit la méthode qui les a inspirés. S’il y jette parfois les yeux, c’est par curiosité plutôt que par besoin. En outre, le savant s’occupe peu de la forme sous laquelle il expose ses recherches et même ses théories. Il ne songe guère davantage à la méthode qu’il suit, s’en remettant pour elle au mouvement spontané de l’esprit, ou tout au plus s’appuyant sur quelques principes traditionnels et vulgaires qu’il n’a point approfondis. Que lui apprendraient donc des ouvrages comme ceux d’Aristote ? MM. Burdach et Muller n’ont-ils pas très-bien traité de la respiration sans savoir ce que leur devancier