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dû pour eux changer quelques-unes de ses lois. Ceci pourrait nous faire très-clairement comprendre comment la science s’est développée depuis l’antiquité jusqu’à nous. Mais il n’est même pas besoin de ces grandes et trop rares découvertes d’êtres inouïs ou de continents jusqu’alors inconnus ; il n’est pas besoin de l’invention d’instruments nouveaux, pour que la science se modifie et pour qu’elle avance. Il suffit que les êtres observés jusque-là le soient par un observateur, si ce n’est plus habile, du moins postérieur, pour que des faits inaperçus soient constatés. Il suffit que le nombre des observations s’accroisse, pour que ces observations soient à la fois plus sûres et plus profondes. C’est une mine inépuisable qui s’étend à mesure qu’on la creuse, et où l’on pénètre en passant dans les chemins frayés dès longtemps par de nombreux devanciers.

Les sciences naturelles sont donc un dépôt transmis d’âge en âge, et qui s’enrichit par le nombre même des mains qui se le transmettent. Les sciences morales sont bien soumises à une loi analogue ; elles se développent aussi avec le temps ; et la psychologie, par exemple, est de nos jours plus étendue et plus exacte qu’elle ne l’était au temps de Platon et d’Aristote. Mais