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la sensibilité seule qui peut agir. Or, les faits dont l’ensemble et les rapports doivent constituer une science distincte, sont en général très nombreux et très dispersés. De plus, ils sont parfois très-subtils ; et surtout quand il s’agit de l’organisation des êtres animés, l’analyse devient si délicate que les observateurs les plus attentifs et les plus intelligents risquent de s’y tromper. Nous n’avons qu’à voir où en sont encore de nos jours, malgré la perfection de nos instruments, les difficiles problèmes que soulève la structure intime des organes. Dans une étude comme la physiologie comparée, qui s’adresse à la généralité des êtres vivants, des faits nouveaux viennent presqu’à l’infini s’ajouter aux faits déjà recueillis. Le microscope a révélé un nombre considérable d’êtres et d’organismes dont la science avant ce puissant secours n’avait pas la moindre idée. Les découvertes mêmes de quelques sciences étrangères à la physiologie peuvent lui fournir des richesses inattendues. Les progrès de la géographie, par exemple, ont bouleversé bien des théories ; les animaux bizarres que la Nouvelle-Hollande a offerts, il y a moins d’un siècle, à l’examen des naturalistes, n’ont pu rentrer dans les classifications admises jusque-là, et la physiologie a