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cette certitude qui la rend si utile, mais qui lui a tant coûté. « La vie est courte ; l’art est long ; l’occasion est fugitive ; l’expérience, trompeuse ; le jugement, difficile, » dit Hippocrate en ouvrant ses Aphorismes ; et ce profond axiome ; qui convient si bien à toutes les sciences humaines, c’était à la médecine la première qu’il appartenait de le promulguer ; car c’est elle qui la première en a dû voir toute la justesse.

Ainsi donc, ne nous étonnons pas de trouver dans Aristote la méthode d’observation, et même la méthode expérimentale ; il y avait déjà bien des siècles que la médecine les pratiquait l’une et l’autre ; et près de cent ans avant Aristote, Hippocrate en avait formulé les lois. C’était pour une science spéciale, il est vrai ; mais il était facile de généraliser ces formules ; et le génie d’Aristote, s’il a élargi le champ, n’a pas eu la gloire de le découvrir ; la nécessité avait ouvert la route longtemps avant lui. Il a pu donner d’illustres exemples ; mais déjà lui-même pouvait en imiter.

En psychologie, et par le Traité de la Mémoire et de la Réminiscence, Aristote nous a paru au-dessus de tous ses successeurs ; en physiologie, et pour le Traité de la Respiration,