Page:Aristote - Psychologie, trad Barthélemy Saint-Hilaire, 1847.djvu/65

Cette page n’a pas encore été corrigée

tortues : on les verra marcher et traîner leur carapace, à peu près comme si cet organe indispensable ne leur manquait pas. (Id., ib.) On pourra s’assurer aisément par cette expérience que, dans les organisations imparfaites, ce viscère n’a pas l’importance souveraine qu’il a dans les organisations supérieures.

Je ne prétends pas que ces expériences soient fort remarquables. Quand on sait la place immense que tient aujourd’hui l’expérimentation dans les sciences naturelles, on doit trouver que ces premiers essais sont bien humbles et bien étroits. Mais je ne crois pas que devant ces faits et tant d’autres du même genre, on puisse nier que l’antiquité ait fait des expériences, tout aussi bien qu’elle a fait des observations. Les commencements en toutes choses sont le plus souvent très-faibles : les germes sont en général imperceptibles, quelques développements qu’ils prennent plus tard. L’expérimentation est à l’état de germe dans Aristote et dans les naturalistes anciens ; mais elle existe déjà pour eux : ils s’en servent rarement, si l’on veut, et avec peu d’adresse ; mais ils l’emploient, et d’autres, qui venant après eux sauront la mieux employer, auront été instruits par leur exemple.

L’expérimentation et l’observation n’ont donc