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respirent laissent échapper de l’air lorsqu’on les tient sous l’eau quelque temps ; et les bulles qui se forment alors à la surface du liquide viennent du poumon qui les renfermait. C’est là un phénomène que ne présenteront jamais les animaux aquatiques, de quelque manière que l’on s’y prenne pour le constater en eux. Veut-on se convaincre que dans certains êtres, le principe du mouvement est en quelque sorte multiple, au lieu d’être unique comme nous le voyons dans tous les autres, on n’a qu’à diviser ces êtres en un ou plusieurs morceaux ; on verra les divers tronçons se mouvoir encore et conserver même une sensibilité à peu près égale à celle de l’animal entier. (Traité de la Respiration, ch. XVII, § 5, et Traité de la Jeunesse, ch. II, § 9.) Le cœur est, suivant Aristote, le principe de la vie, de la sensibilité, du mouvement. C’est la pièce principale de l’animal ; du moins c’est le rôle qu’il joue dans les animaux les plus élevés. Mais, aux degrés inférieurs, l’animal peut s’en passer durant quelques instants ; et cette impulsion essentielle qui semblait ne pouvoir venir que du cœur, se continue sans lui, pour cesser bientôt, il est vrai, mais elle dure sans lui un temps encore assez long. Qu’on enlève, par exemple, le cœur des