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elle n’est pas une conquête de l’esprit moderne, comme notre orgueil s’est plu trop souvent à le croire.

Mais à cette première assertion qui peut nous surprendre, la vérité veut qu’on en ajoute une autre qui nous surprendra davantage encore. Jusqu’à un certain point, on accorderait bien, en présence des travaux d’un Hippocrate et d’un Aristote, et même dans un autre ordre de faits, d’un Platon, que l’antiquité a connu et pratiqué l’observation. Mais on lui refuse complètement, et à ce qu’il semble avec plus de raison, d’avoir compris l’art des expériences. L’expérimentation crée, suivant la volonté de l’homme et suivant les vues de son intelligence, des faits nouveaux : elle interroge la nature en multipliant les phénomènes : elle éclaircit les questions douteuses en posant des questions analogues, pour lesquelles elle est sûre d’avoir des réponses, là où les faits naturels restent muets et impénétrables. Les expériences sont un secours inépuisable que la science humaine s’est donné. Est-il vrai que l’antiquité n’ait point connu l’expérimentation ? est-il vrai qu’elle n’ait pas su en faire usage ? Ici les Opuscules pourront encore nous répondre aussi clairement qu’ils viennent de le faire pour la méthode d’observation.