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Mais Aristote ne s’est pas borné à proclamer cet excellent principe : il l’applique, et il s’en sert d’abord pour critiquer les doctrines de ses devanciers, avant de s’en servir pour fonder les siennes. Si les philosophes qui ont avant lui essayé d’expliquer la respiration ont commis des erreurs, « c’est qu’ils n’ont pas suffisamment tenu compte des faits que fournit l’observation. » (Traité de la Respiration, ch. I, § 1.) Démocrite d’Abdère, Anaxagore, Diogène (d’Apollonie) et tant d’autres, n’ont pas compris pourquoi la respiration avait été donnée aux animaux : ils n’ont vu les choses qu’à moitié, prenant la respiration pour un fait simple, tandis qu’elle est complexe et qu’elle est formée de deux phénomènes connexes, mais distincts, l’inspiration et l’expiration. « S’ils n’ont pas expliqué convenablement tous ces faits, c’est qu’ils n’ont pas assez connu les organes intérieurs des animaux…. Si l’on avait observé la fonction de la respiration dans les organes qui l’accomplissent, comme les branchies et les poumons, on en eût bien vite reconnu la cause. » (ld., ch. III, § 7.) Démocrite a voulu, en expliquant le phénomène de la mort, le rattacher à celui de la respiration ; mais sa théorie contredit des faits certains, et dès lors elle n’est pas acceptable.