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lacune du péripatétisme, qui a bien pu reconnaître l’unité dans l’univers, mais qui n’a pas su la comprendre dans l’esprit de l’homme, et qui n’a point rattaché à un centre commun la psychologie, la logique, la morale et la théodicée. Mais si la méthode philosophique manque au système d’Aristote, personne mieux que lui n’a compris et appliqué cette méthode secondaire qu’on appelle la méthode d’observation. Ceci peut sembler un paradoxe à ceux qui croient que la méthode d’observation est née vers le début du XVIIe siècle, à la voix de Bacon ou avec les exemples de Galilée. Pourtant ce paradoxe est une vérité, et c’est ce qu’il sera facile de prouver, sans même recourir à d’autres ouvrages d’Aristote que ceux qui forment les Opuscules.

Mais, aux yeux de la philosophie, il ne suffit pas qu’on observe ; il faut qu’on sache encore qu’on observe ; en d’autres termes, il faut qu’on se rende compte de la méthode qu’on suit, et du but qu’on prétend atteindre en la suivant. Aristote n’a pas plus manqué à cette seconde condition qu’à la première.

Empruntons d’abord au Traité sur le Principe général du Mouvement dans les Animaux une phrase capitale, qu’on pourrait croire