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Nous avons donc constaté, par les deux exemples que nous venons de citer, l’immense valeur des Opuscules. Il ne faudrait pas croire, il est vrai, que tous ces petits ouvrages, sans exception, soient aussi estimables que le Traite de la Mémoire et celui de la Respiration. Mais d’où vient le mérite de ces deux-là ? Comment Aristote a-t-il pu à lui seul, et presque au début de la science, recueillir tant de faits exacts et précis ? Quel a été le secret de son génie pour faire tant de découvertes et conquérir tant de vérités ?

Ce secret est bien simple ; il est tout entier dans la méthode qu’Aristote a suivie.

Nous avons dû, en examinant les doctrines du Traité de l’Ame, établir comme un fait incontestable, qu’Aristote n’avait point connu ni pratiqué cette méthode fondamentale qui remonte jusqu’à l’origine de la connaissance humaine, et qui découvre les bases sur lesquelles repose toute certitude. Cette méthode, nous l’avons trouvée dans Platon sous le nom équivoque de Dialectique, de même que nous la retrouvons, deux mille ans plus tard, sous son vrai nom, dans Descartes. La méthode, comprise en ce sens élevé et suprême, n’appartient pas au disciple de Platon ; et de là cette grave