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On pourrait croire que cette supériorité d’Aristote sur les physiologistes tient aux habitudes philosophiques de son esprit, et qu’il a puisé dans une science plus générale les règles et les procédés qu’il applique à l’exposition d’une science particulière. Ceci est vrai sans doute en partie ; mais on doit ajouter qu’en ceci Aristote n’est pas moins supérieur aux philosophes ordinaires qu’il ne l’est aux physiologistes. On a pu voir par la courte analyse qui a été faite plus haut du Traité de la Mémoire et de la Réminiscence que, par la forme, non moins que par les idées, cette étude surpassait tout ce qui avait été fait depuis Aristote. Reid, Dugald Stewart, tout aussi bien que Locke, nous ont paru très-loin de leur modèle pour le style, comme ils l’étaient pour les faits observés et analysés par lui. C’est qu’il faut se rappeler qu’Aristote n’est pas seulement un philosophe et un penseur, mais qu’il est aussi l’auteur de la Rhétorique et de la Poétique. Il ne s’est pas contenté d’étudier et de connaître le raisonnement humain dans ses lois essentielles et nécessaires ; à la théorie du syllogisme et de la démonstration, il a joint des recherches en apparence plus légères, mais également utiles. Le style n’a pas eu plus de secrets pour lui que