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l’ensemble des choses que la philosophie seule essaye de comprendre.

Quoi qu’il en puisse être de cette question délicate et controversable, un avantage évident qu’Aristote a sur les deux physiologistes allemands, c’est la clarté incomparable avec laquelle il expose ses théories. Le Traité de la Respiration, si l’on en excepte les deux ou trois derniers chapitres, qui sont peut-être interpolés, est un chef-d’œuvre de composition. D’abord l’histoire de la science ; puis la science elle-même, développée avec un ordre et une régularité irréprochables, dans trois ou quatre idées fondamentales : nécessité de la chaleur pour que la vie puisse subsister, nécessité d’un refroidissement périodique pour que la chaleur subsiste, division des principales espèces de respiration, et description des appareils dans les différents êtres, insectes, poissons, cétacés, mammifères ; enfin, relation de la respiration avec les grands phénomènes de la vie et de la mort, de la naissance, de la jeunesse, et de la vieillesse. Je n’insisterais pas sur ces mérites de la forme, s’ils ne révélaient une connaissance profonde des faits. Ce n’est que quand on sait voir de haut les vrais rapports des choses qu’on peut les mettre en une si pleine lumière.