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mais elle craint en général d’en rechercher la cause, c’est-à-dire le véritable sens. Elle se résigne en quelque sorte à satisfaire la curiosité de l’esprit, sans aller jusqu’à satisfaire la raison. Ainsi MM. Burdach et Muller nous ont dit avec une science prodigieuse toutes les variétés de l’appareil respiratoire dans ses plus minces détails ; mais ils ne nous ont pas appris à quoi la respiration servait dans l’organisation de l’animal, ou tout au plus se sont-ils risqués à dire qu’elle contribuait à conserver la vie. Il est vrai que d’autres physiologistes ont été moins scrupuleux, et qu’ils n’ont pas hésité à soutenir que la vie était entretenue par la chaleur que la respiration développe en brûlant de l’oxygène dans les poumons. La science antique avait tenté aussi d’aller jusqu’à l’explication du phénomène. Elle aussi a voulu comprendre comment la nature conserve la vie de l’animal par la respiration, et elle a prétendu que c’est en le refroidissant. Selon toute apparence, cette solution n’est pas vraie. Mais je dis que la science antique a bien fait d’en chercher une ; et que si le physiologiste doit se borner à observer exactement des phénomènes, le philosophe a le devoir de les expliquer, en les rattachant à