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du nom d’organes respiratoires, les cils de certains infusoires microscopiques, et les réseaux cellulaires dont l’admirable développement forme les poumons des mammifères. Il paraît difficile de réunir sous une même notion des faits qui matériellement ont une apparence si diverse. Au contraire, cette unité devient aussi facile qu’elle est claire, du moment qu’au lieu de se rapporter aux faits, elle se rapporte à leur cause ; et que la notion est purement rationnelle au lieu d’être sensible. Le refroidissement de la chaleur naturelle, nécessaire à la conservation de la vie, voilà l’idée qu’Aristote se faisait du but de la respiration. C’est là une vue de l’esprit, allant au delà des faits pour les comprendre, et ayant le grand avantage d’être parfaitement intelligible, parce qu’elle ne vient que de l’intelligence seule, et dépasse l’observation.

Il est vrai que cet avantage, qu’apprécie beaucoup la philosophie, paraît au contraire un inconvénient et un danger à la plupart des naturalistes. A leurs yeux cette théorie aurait le grand tort d’assigner une cause aux phénomènes, et, qui pis est, une cause finale. La science moderne veut bien constater des faits, les accumuler en nombre de plus en plus considérable ;