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même ont négligé ce point essentiel. Pour sa part, Aristote ne l’oubliera pas ; et la solution qu’il donne a dû paraître dans son siècle, et longtemps encore après, aussi vraie qu’ingénieuse. La respiration n’a pour but que de refroidir la chaleur naturelle, indispensable dans tout animal à l’entretien de la vie, et qui, sans un élément extérieur propre à la tempérer, serait bientôt éteinte parce qu’elle se consumerait elle-même. Cette solution du problème n’était peut-être pas aussi neuve qu’Aristote semble le croire ; car elle est exposée dans le Timée de Platon, qu’il a critiqué tout en lui empruntant cette théorie fondamentale ; mais Aristote se l’est rendue propre par les développements dont il a su l’entourer et la soutenir.

C’est même cette confusion des deux phénomènes du refroidissement et de la respiration, qui a fait qu’Aristote a pu bien comprendre la fonction dans toute son étendue ; et que, malgré une contradiction apparente, il a pu éviter une grave erreur, tout en paraissant la commettre. Selon lui, tous les animaux ne respirent pas ; mais tous ont besoin d’être refroidis. De là vient que, sans connaître peut-être les organes qui chez les insectes constituent la respiration, il n’a point hésité à dire que l’air ambiant suffit