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par le contact seul de l’air ambiant, qui vient les toucher sous le corselet [1]. Les poissons respirent par les branchies, et reçoivent l’eau et non pas l’air directement ; enfin les mammifères respirent par les poumons, et reçoivent l’air dans leur intérieur, où il subit certaines modifications. Tel est, dans sa plus grande généralité, le mécanisme de la fonction. Tous les philosophes qui avaient précédé Aristote ne l’avaient pas comprise dans son ensemble ; et quelques-uns s’étaient bornés à l’étudier soit dans l’homme, soit dans les poissons ; aucun ne l’avait étudiée dans la série totale des êtres à qui la nature l’a donnée.

Un autre reproche est adressé par Aristote aux naturalistes de son temps ; et ce reproche pourrait, jusqu’à un certain point, s’adresser aux naturalistes du nôtre, qui, quelquefois même, sont tout fiers de le mériter. Dans quel but la nature a-t-elle accordé la respiration aux animaux ? C’est ce que les philosophes qui avaient traité cette question n’ont pas assez recherché, si l’on en croit Aristote. Anaxagore, Diogène (d’Apollonie), Empédocle, Démocrite

  1. L’opinion d’Aristote à cet égard peut paraître quelquefois contradictoire ; mais il y a un passage décisif, Traité de la Respiration, ch. IX, § 2.