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points essentiels de la question ne lui aura échappé, et il aura la gloire d’en avoir vu le premier toute la portée, fixé les limites, et indiqué nettement la méthode.

Aristote passe d’abord en revue les travaux antérieurs, et il prend des opinions de ses devanciers un souci que de nos jours on dédaigne, bien qu’à tort, de prendre des siennes. Les physiologistes contemporains se font presque gloire d’ignorer, tout érudits qu’ils se croient, le passé de leur science. Aristote, qui peut-être avait plus de droit à exercer cette hautaine négligence, s’en est bien gardé ; et la postérité reconnaissante l’en doit remercier. Il critique donc les théories de ses prédécesseurs, et il s’attache plus particulièrement à Démocrite, Anaxagore, Empédocle, Platon. Ce qu’il leur reproche à tous, c’est de n’avoir point suffisamment observé, et d’avoir hasardé des explications qui ne s’accordent point avec les phénomènes. C’est donc aux phénomènes seuls qu’il s’adressera lui-même, pour connaître et comprendre la nature. En suivant cette méthode, il distingue trois espèces de respirations : celle des insectes, celle des poissons, et celle des animaux supérieurs, ou, comme nous dirions, des mammifères. Les insectes respirent