Page:Aristote - Psychologie, trad Barthélemy Saint-Hilaire, 1847.djvu/290

Cette page n’a pas encore été corrigée

semblent, tantôt des hommes, et tantôt des centaures.

§9. Tout cela n’est, ainsi qu’on l’a dit, qu’un débris de la sensation en acte ; et quand la véritable sensation a disparu, il en reste dans les organes quelque chose dont il est vrai de dire, par exemple, que cela ressemble à Coriscus, mais non pas que c’est Coriscus. Or, quand le sens qui juge en maître et prononce définitivement, sentait réellement, il ne disait pas que ce fût là Coriscus, bien que ce fût par là qu’il reconnût le Coriscus véritable. Ainsi, certainement pour cette chose dont on disait quand on la sentait, qu’elle était Coriscus, on éprouve [dans le sommeil], à moins que le sang n’y mette un si complet obstacle qu’on soit comme si l’on ne sentait pas, l’impression des mouvements qui sont encore dans les organes ; l’objet semblable paraît être l’objet réel lui-même ; et telle est la puissance du sommeil, qu’elle est assez grande pour nous dissimuler ce qui se passe alors.

§10. Par exemple, quelqu’un qui ne s’apercevrait pas avoir mis le doigt sous son œil qu’il presse, non seulement verrait la chose double toute simple qu’elle est, mais de plus