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autres animaux ne souffrent des odeurs désagréables par elles-mêmes qu’autant que cette qualité se joint à d’autres qualités qui peuvent leur être nuisibles. Cependant ces mauvaises odeurs qui ne les repoussent pas les font mourir, comme elles frappent également les hommes : aussi s’approchent-ils des plantes dont l’odeur est la plus repoussante, si d’ailleurs cette plante n’est pas malsaine pour eux. Si l’on odore dans l’air et dans l’eau, c’est que l’odorat tient comme le milieu entre les cinq sens, le toucher et le goût d’une part, la vue et l’ouïe d’autre part. Les Pythagoriciens ont eu tort de soutenir d’ailleurs qu’il y a des animaux qui vivent d’odeurs : c’est une opinion inexacte ; car l’odeur ne contribue en rien à l’alimentation, parce que tout aliment doit avoir une certaine solidité ; elle contribue seulement à la santé, comme nous venons de le dire, et l’odeur est à la santé ce que la saveur est à la nourriture.

Les organes des sens étant ainsi étudiés avec les objets spéciaux qu’ils perçoivent, nous pouvons nous poser sur la sensibilité quelques questions générales qui en épuiseront la théorie. Si tout corps était divisible à l’infini, on pourrait demander si les impressions que nous recevons des corps sont divisibles de la même