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l’animal. Cette précaution de la nature est d’autant plus remarquable que l’homme est, de tous les animaux, celui qui, relativement à son corps, a le cerveau le plus gros et le plus humide. Les animaux autres que lui n’ont que la perception de la première espèce d’odeurs, et de fait ils n’ont besoin que de celle-là. Il faut ajouter que les animaux même qui ne respirent pas directement l’air, n’en perçoivent pas moins les odeurs : tels sont les poissons et les insectes, qui sentent de fort loin leur nourriture, à cause de l’odeur qu’elle répand ; tels sont aussi les abeilles, les grandes fourmis appelées cnipes, les rougets de mer et tant d’autres. La seule question qu’on puisse poser ici, c’est de savoir par quel organe les animaux qui ne respirent pas peuvent avoir cette perception ; mais il n’est pas probable qu’ils aient un sens particulier outre les cinq que l’on connaît. Dans les animaux qui respirent, l’inspiration fait lever l’opercule qui recouvre l’organe ; quant aux autres, ils perçoivent sans doute directement l’odeur sans l’intervention de cet opercule, de même que les animaux qui ont les yeux durs n’ont pas besoin de paupières. Une conséquence de cet avantage exclusivement accordé à l’homme, c’est qu’il est le seul animal à souffrir des mauvaises odeurs ; les