Page:Aristote - Psychologie, trad Barthélemy Saint-Hilaire, 1847.djvu/102

Cette page n’a pas encore été corrigée

Appliquons aux odeurs la même méthode que nous venons d’appliquer aux saveurs. L’odeur, perceptible dans l’air et dans l’eau, est transmise par un milieu qui est aussi le diaphane répandu dans ces deux éléments. L’eau suffit pour transmettre l’odeur, comme le prouve l’exemple des animaux aquatiques. L’odeur est le sec sapide transmis dans l’humidité que renferment l’air et l’eau. Il n’y a pas de corps odorant qui ne soit en même temps sapide. Le feu, l’air, l’eau, la terre, sont sans odeur, parce qu’ils n’ont pas de saveur non plus ; et les corps sont en général odorants dans la proportion où ils ont aussi de la saveur. Quelques naturalistes expliquent l’odeur par l’exhalaison farineuse, phénomène commun à l’air et à la terre ; quelques autres la prennent pour une vapeur. Au fond, l’odeur n’est ni l’un ni l’autre : c’est, comme nous l’avons dit, une modification de la sécheresse sapide, filtrée en quelque sorte au travers de l’air et de l’eau. De là vient le rapport des odeurs aux saveurs ; et l’on peut presque donner les mêmes noms aux unes et aux autres. La chaleur est également indispensable à toutes deux, et le froid les émousse également. On a eu tort de prétendre que les odeurs n’ont pas d’espèces : elles en ont, et l’on peut d’abord