Page:Aristote - Psychologie, trad Barthélemy Saint-Hilaire, 1847.djvu/100

Cette page n’a pas encore été corrigée

est modifiée par des causes extérieures, la chaleur, le soleil, etc. L’erreur d’Empédocle est évidente : on peut aisément se convaincre que la chaleur, ou naturelle ou factice, donne aux fruits, par exemple, toute espèce de saveurs. Il n’est pas possible davantage que l’eau contienne le germe commun de toutes les saveurs ; car nous voyons sortir de la même eau les saveurs les plus dissemblables. Reste donc la troisième hypothèse, qui suppose que les saveurs diverses viennent des diverses modifications que l’eau subit. Seulement, il ne faut pas croire que la chaleur soit la cause unique de ces modifications. La chaleur est bien une condition, mais avec celle-là il en faut d’autres. C’est elle qui sert à mettre en mouvement l’humide à travers le sec et le terreux, comme nous le voyons dans les saveurs si variées des fruits. En recourant aux principes posés dans le Traité des Éléments, on se rendra bien compte de tout le travail que fait ici la nature. Cette modification causée par la chaleur dans le sec ne s’adresse pas au sec quel qu’il soit ; elle n’agit que sur le sec qui peut nourrir, sur l’élément doux, qui seul est nutritif, comme nous le prouverons dans le Traité de la Génération. La chaleur élabore les saveurs douces qui peuvent nourrir, et