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était toujours réservée à un jeune homme de Priène. On ne connaît pas précisément le temple de l’Éolide. Ces temples servaient d’ordinaire à des fêtes purement religieuses ; et dans les circonstances graves, on y délibérait sur les dangers de l’alliance et sur ses plus chers intérêts. Tous ces établissements occupaient géographiquement un bien petit espace, et ils seraient absolument inconnus dans l’histoire si la renommée des cités et des états se mesurait à leur étendue territoriale. C’est à peine si tous ensemble, Éoliens, Ioniens et Doriens, ils tenaient 70 lieues de long sur 15 ou 20 de large, moins de trois degrés en latitude et moins d’un en longitude. Lesbos a quinze lieues de long sur cinq de large ; Samos n’a pas trente lieues de tour ; Chios est un peu plus grande.

Naturellement je m’occuperai des Ioniens plus que des autres ; ils ont été de beaucoup les plus actifs et les plus intelligents, dans le domaine de la navigation, du commerce, de la politique, des arts, des sciences et des lettres. Des nations très populeuses ont fait mille fois moins qu’eux.

Quand les Ioniens quittèrent l’Achaïe au nord du Péloponnèse sur le golfe de Crissa, ils y possédaient douze cantons ou douze cités ; c’est en souvenir de la patrie première qu’ils ne voulurent pas fonder en Asie plus de colonies qu’ils n’en avaient eu jadis