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CHAPITRE II.

Suite de l’examen de la République de Platon ; critique de ses théories sur la communauté des biens ; difficultés générales qui naissent des communautés, quelles qu’elles soient. — La bienveillance réciproque des citoyens peut, jusqu’à un certain point, remplacer la communauté, et vaut mieux qu’elle ; importance du sentiment de là propriété ; le système de Platon n’a qu’une apparence séduisante : il est impraticable, et n’a pas les avantages que l’auteur lui trouve. — Quelques critiques sur la position exceptionnelle des guerriers et sur la perpétuité des magistratures.

§ 1. La première question qui se présente après celle-ci, c’est de savoir quelle doit être, dans la meilleure constitution possible de l’État, l’organisation de la propriété, et s’il faut admettre ou rejeter la communauté des biens. On peut d’ailleurs examiner ce sujet indépendamment de ce qu’on a pu statuer sur les femmes et les enfants. En conservant à leur égard la situation actuelle des choses et la division admise par tout le monde, je demande, en ce qui concerne la propriété, si la communauté doit s’étendre au fonds ou seulement à l’usufruit ? Ainsi, les fonds de terre étant possédés individuellement, faut-il en apporter et en consommer les fruits en commun, comme le pratiquent quelques nations ? Ou au contraire, la propriété et la culture étant communes, en partager les fruits entre les individus, espèce de communauté qui existe aussi,