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le danger de la lutte. Et voilà encore pourquoi les citoyens distingués par leur mérite n’excitent jamais pour ainsi dire de sédition ; il sont toujours dans une excessive minorité relativement à la masse. Telles sont en général toutes les causes à peu près, et toutes les circonstances de désordres et de révolution dans les divers systèmes de gouvernement.

§ 8. Les révolutions procèdent tantôt par la violence, tantôt par la ruse. La violence peut agir tout d’abord et à l’improviste ; ou bien l’oppression peut ne venir que longtemps après ; car la ruse peut agir aussi de deux façons : d’abord, par des promesses mensongères, elle fait consentir le peuple à la révolution, et n’a recours que plus tard à la force pour la maintenir contre sa résistance. À Athènes, les Quatre-Cents trompèrent le peuple, en lui persuadant que le Grand loi fournirait à l’État les moyens de continuer la guerre contre Sparte ; et cette fraude leur ayant réussi, ils essayèrent de garder le pouvoir à leur profit. En second lieu, la seule persuasion suffit quelquefois à la ruse, pour conserver la puissance, du consentement de ceux qui obéissent, comme elle lui a suffi pour l’acquérir.

§ 9. Nous pouvons dire qu’en général les causes que nous avons indiquées amènent des révolutions dans les gouvernements de tous genres.


§ 1. À Syracuse. Voir Plutarque, Conseils pour bien gouverner, p. 281, édit. Reisk.

§ 2. Chose commencée… Proverbe cité aussi par Platon, Lois, liv. VI, p. 309, traduction de M Cousin. Hestiée, ville d’Eubée. Voir Diod. de Sic., liv. XV, § 3, p. 20, édition Firmin Didot.

§ 3. À Delphes. Plutarque raconte le même fait, Conseils politiques, p. 35, Reisk. Voir Ott. Müller, die Dorier, t. II, p. 182, sur la constitution de Delphes. Voir aussi Machiavel, Discours sur les Décades de Tite-Live, livre III, chap. XXVI. Pachès. Voir Thucyd., liv. III, ch. xxvw, p. 112, édition Firmin Didot, 428 ans av. J.-C. Le chargé d’affaires, le Proxène. Voir Boeckh, Économie politique des Athéniens, liv. I, chap. IX.

§ 4. À Phocée. Voir Diod. de Sic., liv. XVI, p.92, édit. Firmin Didot, la deuxième année de la CVIe olympiade, 356 ans av. J.-C. C’est à peu près l’époque de la naissance d’Alexandre. À Épidaure.Voir plus haut, dans ce livre, ch. I, § 6.

§ 5. L’Aréopage. Voir livre II, chap. IX, § 2. Leur triomphe de Mantinée. La bataille de Mantinée, où périt Épaminondas, fut livrée la deuxième année de la CIVe olympiade, 362 ans avant J : C. Voir Ott. Müller, die Dorier, t. II, p. 143.

§ 6. À Syracuse. La défaite des Athéniens est de la quatrième année de la XCIe olympiade, 412 ans avant J.-C. Voir Ott. Müller, die Dorier, t. II, p. 160.

Phoxus. On ne connaît pas ce personnage autrement que par ce passage d’Aristote.

Périandre. Ce Périandre paraît avoir été proche parent de celui de Corinthe. Voir Ott Müller, die Dorier, tome II, page 155 ; voir plus loin, dans ce livre, chapitre VIII, § 9.

§ 8. Les Quatre-Cents. La première année de la XCIIe olympiade, 411 ans avant J.-C. Voir Thucydide, livre VIII, chapitre LXVII, p. 357, édition Firmin Didot.