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une constitution de ce genre ; et dès longtemps les hommes politiques ont renoncé dans les États à chercher l’égalité ; ou bien l’on tâche de s’emparer du pouvoir, ou bien l’on se résigne à l’obéissance quand on n’est pas le plus fort. Ces considérations suffisent pour montrer quel est le meilleur gouvernement, et ce qui en fait l’excellence.

§ 13. Quant aux autres constitutions, qui sont les diverses formes de démocraties et d’oligarchies admises par nous, il est facile de voir dans quel ordre on doit les classer ; celle-ci la première, celle-là la seconde, et ainsi de suite, selon qu’elles sont meilleures ou moins bonnes, comparativement au type parfait que nous avons esquissé. Nécessairement elles seront d’autant meilleures qu’elles se rapprocheront davantage du moyen terme, d’autant moins bonnes qu’elles en seront plus éloignées. J’excepte toujours les cas spéciaux, et j’entends par là que telle constitution, bien que préférable en soi, est cependant moins bonne que telle autre pour un peuple particulier.


§ 3. Dans la Morale. Voir plus haut la même théorie, au commencement du IVe (70) livre. Le passage auquel Aristote se réfère est dans la Morale à Nicomaque, liv. II, ch. VI, § 7, p. 36 de ma traduction. § 4. Elle sait en effet. Il faut bien remarquer que dans cette discussion sur la classe moyenne, Aristote vante surtout ses vertus d’obéissance ; et il a parfaitement raison. Quant aux vertus de commandement, qui sont tout autrement précieuses, elles sont aussi tout autrement rares que les premières. Voir Jean-Jacques Rousseau, Contrat social, liv. II, ch. XI.

§ 6. Ce sont des êtres égaux. Ce principe qu’Aristote a répété dans tout le cours de son ouvrage, suffirait seul pour repousser les accusations dont il a été l’objet. Un partisan de la tyrannie ou de la monarchie absolue ne réclamerait pas l’égalité comme base nécessaire de l’Etat. Voir la préface, et liv. III, ch. VIII.

§ 7. Les plus sûres. Dans le récit d’Er l’Arménien, l’âme d’Ulysse aux enfers choisit la vie tranquille d’un simple particulier, République de Platon liv. X, page 292, traduction de M. V. Cousin. Phocylide, de Milet, poéte gnomique, était contemporain de Solon. Il nous reste sous son nom un recueil de sentences en vers ; mais on doute que ce recueil soit authentique. Phocylide est un des plus anciens moralistes de la Grèce, si ce n’est même le plus ancien.

§ 8. Plus tard. Voir le VIIIe (5e) livre, ch. 1 et suiv.

§ 9. Les grandes cités. On pourrait dire que de nos jours c’est tout le contraire : les capitales sont en général le foyer des révolutions.

§ 10. Lycurgue. On peut contester cette assertion d’Aristote. Lycurgue, sans être roi, appartenait aux classes élevées, puisqu’à défaut de son neveu Charilaüs, dont il fut le tuteur, il devait monter sur le trône.

§ 11. La haute direction des affaires. Les Lacédémoniens et les Athéniens. Aristote a fait plusieurs fois cette observation dans le cours de son ouvrage. Voir liv. VIII° (5e), ch. VI, dernier paragraphe.

§ 12. Un seul homme. On ne s’accorde point sur le personnage qu’Aristote entend désigner ici ; on a nommé Gélon de Syracuse, Théopompe de Lacédémone, Clisthène, etc.Schneider voulait que ce fût Thésée. Voir plus haut, liv. II, ch. IXx, § 2. Au IIe livre, ch. IV, Aristote a fait l’analyse de la constitution de Phaléas, fondée sur l’égalité ; peut-être s’agit-il ici de ce législateur ; mais on ignore si Phaléas a personnellement gouverné. M. Goettling pense qu’il s’agit de Pittacus de Mitylène.

§ 13. Que nous avons esquissé. Ceci suppose encore qu’il a été antérieurement question du gouvernement parfait. Voir, dans ce livre, chapitre v, § 10, et l’appendice.