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l’avortement avant que l’embryon ait reçu le sentiment et la vie. Le crime, ou l’innocence de ce fait, ne dépend absolument que de cette circonstance de sensibilité et de vie.

§ 11. Mais il ne suffit pas d’avoir précisé l’âge où, pour l’homme et la femme, commencera l’union conjugale, il faut encore déterminer l’époque où la génération devra cesser. Les hommes trop âgés comme les jeunes gens ne produisent que des êtres incomplets de corps et d’esprit, et les enfants des vieillards sont d’une faiblesse irrémédiable. Que l’on cesse d’engendrer au moment même où l’intelligence a acquis tout son développement ; et cette époque, si l’on s’en rapporte au calcul de quelques poètes, qui mesurent la vie par septénaires, coïncide généralement avec la cinquantaine. Ainsi, qu’on renonce à procréer des enfants quatre ou cinq ans au plus après ce terme ; et qu’on ne prenne encore les plaisirs de l’amour que par des motifs de santé, ou par des considérations non moins fortes.

§ 12. Quant à l’infidélité, de quelque part qu’elle vienne, à quelque degré qu’elle soit poussée, il faut en faire un objet de déshonneur, tant qu’on est époux de