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396 MORALE A EUDÈME.

lement; c'est le milieu seulement qu'ils désirent. Quand on a eu trop froid, on revient au milieu en se réchauffant; et si l'on a eu trop chaud, ou y revient en se refroidis- sant ; et de même pour tout le reste. § 8. S'il en est autrement, on est toujours dans le désir, et jamais dans les milieux. Au contraire, celui qui est arrivé au juste milieu y jouit sans désir des choses qui sont naturelle- ment agréables, tandis que les autres ne jouissent que de ce qui est sorti de ses qualités et de ses bornes naturelles. § 9. Il y a plus : cette espèce d'amitié du contraire pour le contraire pourrait et s'étendre et s'appliquer même aux choses inanimées. Mais l'amour véritable ne se pro- duit que quand il y a milieu à l'égard d'êtres animés et vivants. Voilà pourquoi on se plaît souvent avec les êtres qui vous sont le plus dissemblables ; les gens austères se plaisent avec les rieurs ; et les gens de caractère ardent, avec les paresseux. On dirait qu'ils sont replacés dans le vrai milieu les uns par les autres. § 10. C'est donc indi- rectement, comme je viens de le dire, que les con- traires sont amis ; et ils ne le sont que pour le bien qu'ils se font réciproquement.

D'après les explications que nous avons données, on doit voir maintenant quelles sont les espèces de l'amitié,

��§ 8. Et jamais, dans les milieux, servatiou qui a élé bienfiéquemment

On aUeiulait plutôt :« et jamais dans répétée, mais qui était neuve au

le repos et daas la satisfaction. » temps dWristole. — D'après les cx-

§ 9. Pourrait s'étendre et s'appli- pLications. Ce résumé est d'autant

quer. Il n'y a qu'un seul mol dans le moins nécessaire ici que le chapitre

texte. — L'unwur ne se produit, précédent s'est terminé par un ré-

Entre les contraires, sous-entendu, suuié analogue. La pensée do l'au-

— On se plait avce les êtres... Ob- leur n'est pas assez sûre d'clle-mC-mc.

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