Page:Aristote - Histoire des animaux - traduction Jules Barthélemy Saint-Hilaire.djvu/99

Cette page n’a pas encore été corrigée

les personnes que nous aimons, la vue du plus insignifiant et du moindre objet nous est mille fois plus douce que la vue prolongée des objets les plus variés et les plus beaux. Mais pour l’étude des substances périssables, comme elle nous permet tout ensemble de mieux connaître les choses, et d’en connaître un plus grand nombre, elle passe pour être le comble de la science ; et comme, d’autre part, les choses mortelles sont plus conformes à notre nature et nous sont plus familières, cette étude devient presque la rivale de la philosophie des choses divines. Mais ayant déjà traité de ce sujet et ayant exposé ce que nous en pensons, il ne nous reste plus ici qu’à parler de la nature animée, en ne négligeant, autant qu’il dépend de nous, aucun détail, quelque infime ou quelque relevé qu’il soit. C’est que, même dans ceux de ces détails qui peuvent ne pas flatter nos sens, la nature, qui a si bien organisé les êtres, nous procure, à les contempler, d’inexprimables jouissances, pour peu qu’on sache remonter aux causes, et qu’on soit réellement philosophe. Quelle contradiction et quelle folie ne serait-ce pas de se plaire à regarder les