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ment jamais ; et ce culte pour la sagesse infinie de la nature, qui ne fait rien en vain. Avant Platon, la philosophie grecque avait bien essayé de remonter à l’origine des choses ; mais elle n’avait guère dépassé, dans ces impénétrables mystères, les légendes de la mythologie et les croyances vulgaires.

Après avoir exposé, dans cette revue sommaire, ce qui avait été tenté avant l’Histoire des Animaux, et sans nier le génie d’un Anaxagore, d’un Démocrite, d’un Platon, nous pouvons confirmer, pour notre part, ce légitime éloge adressé à Aristote, qu’avant lui la science de la zoologie n’existe pas, et qu’il en est le fondateur. Mais alors revient plus insoluble et plus pressante la question posée au début de cette enquête rétrospective : « Comment l’Histoire des Animaux, avec les autres ouvrages de zoologie, a-t-elle été possible ? Comment expliquer ce phénomène intellectuel, et, l’on peut dire, ce prodige ? » Cette question s’est présentée dès la plus haute antiquité, bien que peut-être on ne sentit pas alors, comme nous sentons nous-mêmes, la beauté et la solidité extraordinaires de ce monument unique. C’est à cette préoccupation que répondait la tradi-