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cipes fondamentaux, leur méthode, leurs classifications élémentaires, leurs cadres, leurs principaux détails ! Les voilà, créées de telle sorte qu’elles semblent d’abord sans précédents, et qu’elles demeurent ensuite plus de vingt siècles sans recevoir le moindre accroissement ! La zoologie proprement dite, la physiologie et l’anatomie comparées sont restées jusqu’à nous telles à peu près qu’Aristote les a constituées ; et si, de nos jours, elles ont fait d’immenses progrès, c’est en restant fidèles à la voie qu’il leur avait indiquée.

La première idée qui s’offre à l’esprit pour expliquer ce prodige, à peu près unique dans l’histoire de la science, c’est celle que semble avoir conçue Buffon : Aristote a dû avoir des devanciers, auxquels il a fait les plus larges emprunts. Ceci ne diminuerait pas sa gloire aux yeux de notre grand naturaliste, non plus qu’aux nôtres. Mais cette explication même n’est pas possible ; il en faudra trouver une autre ; car on peut affirmer que, dans la philosophie antérieure telle qu’elle nous est connue, Aristote n’a pas pu rassembler des matériaux pour son édifice. Avant lui, il n’y a rien, peut-on dire ; de même