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aux autres, poussent au lait ; et c’est ainsi qu’on donne des quantités de févrolles à la brebis, à la chèvre, à la vache, et même à la petite chèvre au-dessous d’un an. Cette alimentation fait descendre et allonger la mamelle.

§ 16[1]. Un signe qui annonce que l’animal aura plus de lait que d’ordinaire, c’est lorsque la mamelle tend à baisser beaucoup, avant que la bête ne mette bas. Les animaux qui ont du lait en donnent d’autant plus longtemps qu’ils restent sans porter, et qu’ils ont tout ce qu’il leur faut. Ce sont les brebis qui, parmi les quadrupèdes, en ont le plus longtemps ; on peut les traire pendant huit mois de l’année. D’une manière générale, ce sont les ruminants qui ont le plus de lait, et de lait bon pour faire le fromage. § 17[2]. Les vaches de Torone cessent d’avoir du lait quelques jours avant de mettre bas ;

  1. La mamelle tend à baisser. Il est bien probable que cette observation est exacte ; mais je ne sais pas si elle a été vérifiée. — Qu’ils restent sans porter. C’est sans doute en empêchant les vaches de s’approcher du mâle, qu’en Épire on avait obtenu ces fortes et puissantes races de bestiaux ; voir plus loin, liv. VIII, ch. IX, § 4. — Ont tout ce qu’il leur faut. Le texte n’est pas plus précis. — De l’année. J’ai ajouté ces mots. — Les ruminants. L’ordre des ruminants, le huitième ordre des mammifères, comprend le chameau, les chevrotains, les cerfs, les ruminants à cornes creuses, antilopes, chèvres, moutons, bœufs, etc. Voir Cuvier, Règne animal, tome I, pp. 254 et suivantes.
  2. Les vaches de Torone. La ville de Torone, en Macédoine, était sur le bord de la mer, à l’extrémité de la presqu’île Sithonienne, et elle donnait son nom au golfe Toronaique, au fond duquel était Olynthe. Il est évident qu’ici Aristote parle de pays qu’il connaissait personnellement. — Chez les femmes. Je ne sais pas si la science moderne a sanctionné toutes ces observations, qui d’ailleurs sont assez faciles à faire. — Le lait des brunes est plus sain. On peut croire que ceci est vrai, quoique, parmi les hommes, les blonds ne soient pas moins robustes que les bruns. — Est plus salutaire aux enfants. Parce que l’autre est trop nourrissant. Voir Buffon, de l’Enfance, tome XI, pp. 339 et 350, édit. de 1830.