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dans tous, et quelques-uns ont ce qu’on nomme la laite, comme les poissons. § 2[1]. Tous les animaux qui sécrètent du lait l’ont dans les mamelles. Les mamelles appartiennent à tous les vivipares, soit qu’ils produisent leurs petits en eux-mêmes, soit qu’ils les produisent au dehors, et aussi à tous les vivipares qui ont des poils, comme l’homme et le cheval, ou parmi les cétacés, au dauphin, au phoque et à la baleine ; car ces derniers animaux ont aussi des mamelles et du lait. Quant à ceux qui ne sont vivipares qu’au dehors, ou qui sont ovipares, ils n’ont ni mamelles, ni lait ; tels sont le poisson et l’oiseau. § 3[2]. Toutes les espèces de lait contiennent

  1. Dans les mamelles. Ce caractère est assez important pour qu’il ait servi de base à la classification zoologique ; il forme toute La classe des Mammifères. — Soit qu’ils produisent leurs petits… Cette distinction entre les vivipares a été établie par Aristote, qui y revient souvent ; le petit peut être déjà vivant dans le sein de la mère avant la naissance ; ou bien, il peut ne recevoir la vie qu’au moment où il en sort. Tel est le cas de la vipère, par exemple. La suite du paragraphe prouve bien que c’est là le sens de ce passage. — Au phoque. MM. Aubert et Wimmer remarquent d’après M. Meyer (Zoologie d’Aristote) que c’est la seule fois qu’Aristote classe le phoque parmi les cétacés ; et ils accepteraient un changement de texte qui mettrait le phoque à part du dauphin et de la baleine. Le phoque est rangé parmi les mammifères carnassiers amphibies, tandis que la baleine et le dauphin sont effectivement des cétacés ; voir Cuvier, Règne animal, tome I, p. 166 pour le phoque, et pp. 281 et suiv., pour les cétacés. — Ont aussi des mamelles et du lait. C’est ce qui les a fait classer aussi parmi les mammifères, tout éloignés qu’ils sont des mammifères les plus ordinaires par leurs formes, et surtout par l’élément où ils vivent.
  2. Toutes les espèces de lait. Ceci montre qu’Aristote avait fait bien des observations et bien des comparaisons, pour arriver à ces généralités. — Le sérum, ou petit-lait. Il n’y a qu’un mot dans le texte. — Et qui a du corps. Il n’y a que ce seul mot dans le texte ; la traduction est littérale. — Le caséum, le fromage. Il n’y a également qu’un seul mot dans le texte. — Les laits plus épais. Tous ces faits sont très-exacts. — Qui n’ont pas les deux rangées de dents. Ce sont les ruminants, qui n’ont pas d’incisives à la mâchoire supérieure, celles de la mâchoire inférieure étant en général au nombre de huit ; voir Cuvier, Règne animal, tome I, p. 254. — Ne se coagule pas, non plus que la graisse. Ce membre de phrase pourrait bien être une interpolation. Voir plus haut, ch. XIII, § 1. — Le plus léger de tous… La physiologie moderne a généralement accepté ces données, qui sont fondées sur des observations exactes. — Le lait de l’âne. J’ai conservé, dans tout ce passage, les formules du texte, bien qu’il fût plus exact de dire Chamelle, Jument, Anesse. — Du bœuf. Même remarque ; il faudrait dire Vache. — Qui coagule. Ou, qui fait cailler. — C’est le feu. MM. Aubert et Wimmer font observer qu’il vaudrait mieux dire : « la chaleur », plutôt que le feu.