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hypothétique, c’est-à-dire qu’un certain but étant donné, il y a des conditions nécessaires pour l’atteindre.

Aussi, Aristote blâme-t-il les philosophes qui prétendent témérairement remonter à l’origine des choses, et qui essayent d’expliquer ce qui a été, au lieu de s’astreindre à observer ce qui est. L’être parfait et entier existe avant le germe qui vient de lui ; c’est tout ce que nous pouvons affirmer dans ces obscurités, qui demeurent impénétrables à tous nos efforts. Au contraire, en étudiant les réalités actuelles, on est sûr de ne point faire de faux pas, surtout si l’on cherche à comprendre les êtres dans ce qu’ils sont par eux-mêmes, comme l’ont fait Démocrite et Socrate, et non pas simplement dans leur matière, comme le faisait Empédocle. Aristote repousse non moins vivement la méthode de division, que proposait l’école Platonicienne, et qui consistait à diviser toujours les genres en deux espèces : l’une, qui avait une qualité précise ; et l’autre, qui était privée de cette même qualité. A cette méthode factice, qu’il a souvent combattue, parce qu’elle confond tout, en divisant tout arbitrairement, comme Platon le fait dans la