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boivent avec excès, ni trop peu, comme ceux qui sont trop gras. Mais si les animaux gras ont peu de sang, ils l’ont pur ; et plus ils engraissent, moins ils ont de sang ; car il n’y a pas de sang dans les parties qui sont grasses. La graisse ne se gâte point ; mais le sang et les parties où il se trouve, se putréfient le plus vite, surtout celles de ces parties qui avoisinent les os.

§ 6[1]. C’est l’homme qui a le sang le plus léger et le plus pur ; dans les vivipares, c’est le taureau et l’âne qui l’ont le plus épais et le plus noir. Le sang est aussi plus épais et plus noir dans les parties basses que dans les parties hautes. § 7[2]. Le sang bat dans les veines de tous les animaux, et au

  1. C’est l’homme… le taureau et l’âne. Observations curieuses, mais dont l’exactitude serait sans doute à vérifier. — Dans les parties basses… Même remarque. Dans le Traité des Parties des animaux, livre II, ch. II, p. 54, édit. et trad. Frantzius, Aristote revient sur ces différences du sang, dans les parties hautes et basses du corps.
  2. Au même instant dans toutes les parties du corps. Ceci n’est pas tout à fait exact ; et l’on voit, à la réflexion, que ce ne peut pas l’être ; car il faut nécessairement qu’un certain temps s’écoule entre le départ du sang sortant du cœur par l’aorte, et son arrivée aux divers membres ; par exemple, au poignet, où d’ordinaire on tâte le pouls. On a, dans ces derniers temps, essayé de mesurer cet intervalle ; et on l’a trouvé d’une fraction de seconde assez petite ; mais les Anciens ne pouvaient pas faire ces observations, qui aujourd’hui même sont excessivement délicates et peu sûres. — Il est le seul liquide. Ceci est très-juste. MM. Aubert et Wimmer proposent une correction que je n’ai pas cru devoir admettre, et qu’eux-mêmes n’ont pas reproduite dans leur traduction. La leçon ordinaire me paraît la seule vraie. — D’abord dans le cœur. Ceci semble se rapporter à des observations sur le fœtus et aux premiers instants de la vie intra-utérine. Voir dans le Traité des Parties des animaux, livre III, p. 134, édit. et trad. Frantzius, un passage très — remarquable sur le rôle du cœur pendant la vie, et sur ses fonctions dès les premiers instants de l’existence. Il paraît clairement d’après ce passage que toutes ces théories d’Aristote s’appuyaient sur des dissections. — Avant même que le reste du corps.. Le cœur n’est pas la première partie du corps qui apparaisse dans le fœtus ; voir Buffon, Développement du fœtus, tome XI, p. 262, édit. de 1830.