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les veines ; et il ne s’en trouve absolument nulle part ailleurs, si ce n’est dans le cœur tout seul. § 2[1]. Chez aucun animal, le sang n’est sensible quand on le touche, non plus que ne le sont les excrétions des intestins ; non plus que l’encéphale, et la moelle, qui ne marquent pas davantage de sensibilité quand on les touche, tandis que partout où l’on coupe la chair, le sang se montre, si l’animal est vivant, à moins que la chair ne soit viciée. § 3[2]. Le sang, quand il est sain, a naturellement une saveur douceâtre, et la couleur en est rouge. S’il est corrompu par nature ou par maladie, il est plus noir. Dans son meilleur état, il n’est, ni trop épais, ni trop fluide et léger, s’il

  1. Le sang n’est sensible quand on le touche. Voir la même pensée dans le Traité des Parties des animaux, liv. II, ch. III, p. 66, édit. et trad. Frantzius, et liv. III, ch. X, p. 136, id., ibid. Il est assez difficile de comprendre comment il est possible de toucher le sang et de savoir par là s’il est sensible ; on le comprend pour les excrétions intestinales, pour le cerveau et la moelle ; mais pour un liquide tel que le sang, on ne voit pas comment l’expérience pourrait être faite. Sur l’insensibilité du cerveau, voir le Traité des Parties des animaux, liv. II, ch. X, p. 90, édit. et trad. Frantzius. — Quand on les touche. Ou peut-être : « Quand ils sont touchés » par quelque corps étranger. — Partout où l’on coupe la chair. Fait certain et très-facile à observer. — La chair ne soit viciée. Le texte se sert ici du même mot que dans le paragraphe précédent.
  2. Douceâtre. C’est le sens du mot grec, et la saveur réelle du sang ; voir le Traité des Parties des animaux, liv. IV, ch. II, édit. et trad. Frantzius. — Il est plus noir. On sait que, du temps d’Aristote, la science n’avait pas distingué le sang veineux et le sang artériel ; elle attribuait à une maladie la couleur plus foncée d’une partie du sang dans certains cas. — Soit naturellement. Par suite d’une constitution originairement vicieuse.