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la chèvre. § 2[1]. Les places aussi où se produisent le suif et la graisse sont différentes. La graisse se produit entre la peau et la chair ; le suif ne se produit qu’à l’extrémité des chairs. L’épiploon devient gras dans les animaux à graisse ; il se charge de suif dans les animaux à suif. Les animaux qui ont les deux rangées de dents ont de la graisse ; ceux qui n’ont pas ces deux rangées ont du suif. § 3[2]. Parmi les viscères, le foie devient gras chez quelques animaux ; par exemple, celui des sélaciens, entre les poissons ; aussi, on en tire de l’huile en le faisant fondre. Du reste, les sélaciens sont, de tous les poissons, ceux qui sont le moins gras, en graisse isolée, soit dans la chair, soit dans le ventre. Le suif des poissons est graisseux, et il ne se coagule pas. § 4[3]. Les animaux ont la

  1. Où se produisent le suif et la graisse. Le texte n’est pas aussi formel ; mais j’ai cru devoir le développer davantage pour plus de clarté. — L’extrémité des chairs. Ceci veut dire que le suif se place à la partie de la chair la plus voisine de la peau. — L’épiploon. Voir plus haut, ch. II, § 3. Il s’agit sans doute du grand épiploon. — Qui ont les deux rangées de dents. Ce sont les quadrupèdes ordinaires. — Qui n’ont pas ces deux rangées. Ce sont les ruminants, qui en général ont beaucoup de suif.
  2. . On en tire de l’huile. Comme c’est du foie des sélaciens qu’il est ici question, MM. Aubert et Wimmer en concluent que les Grecs ont connu l’huile de foie de morue. Il est peu probable cependant que, si cette découverte utile avait été faite dans l’Antiquité, on l’eût laissé perdre. — Moins gras, en graisse. Cette tautologie est dans le texte. — Le suif des poissons est graisseux. Il ne paraît pas que depuis Aristote on ait continué ce genre d’observations, bien qu’on ait fait la chimie des animaux.
  3. Tantôt répandue dans la chair… C’est ce qu’on peut voir aisément sur les volailles qu’on mange. — L’épiploon. Sans doute, le grand épiploon. — Comme l’anguille. C’est en effet un des poissons les plus gras, parmi ceux qu’on mange. — La région du ventre. Ou « de l’estomac ». L’observation est très-juste. Chez les hommes, c’est ce qu’on appelle : Prendre du ventre. — Qui font peu de mouvement. Les « Animaux » comprennent aussi les hommes, qui grossissent à ne rien faire.