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l’extenseur et le nerf de l’épaule. Puis enfin, il y a des nerfs auxquels on n’a pas donné de nom et qui servent à l’articulation des os ; car tous les os qui, en se rejoignant, s’articulent les uns sur les autres, sont reliés par des nerfs. § 4[1]. Autour de chaque os, il y a toujours une quantité de nerfs, si ce n’est pour la tête, où il n’y en a aucun, et où ce sont les sutures des os eux-mêmes qui la maintiennent. Le nerf peut, par sa nature, se diviser en long, mais non dans sa largeur ; et il peut s’allonger

  1. Une quantité de nerfs. Sous ce nom général, Aristote réunit une foule de choses que, depuis lui, les anatomistes modernes ont séparées et distinguées avec soin. — Si ce n’est pour la tête. Les os de la tête (crâne) sont reliés entre eux tout autrement que le reste des os. Le crâne est une boîte osseuse composée de huit os : quatre impairs et quatre pairs, tous juxtaposés entre eux sans ligaments comme les autres os, et reliés seulement par des sutures. — Le nerf…. se diviser en long. Ceci s’applique aux muscles et aux nerfs, qui n’étaient pas distingués à l’époque où écrit Aristote. — Il peut s’allonger beaucoup. Ce sont surtout les muscles qui sont composés d’éléments contractiles ; il faut qu’ils puissent se raccourcir et s’allonger, pour que les mouvements, qu’ils doivent faciliter, soient possibles, dans la vie de relation et dans la vie organique. Les nerfs sont des cordons blancs, allant toujours en ligne droite, sans flexuosités comme les artères, et cylindriques dans toute leur longueur. Le muscle se divise en long, parce qu’il est composé de fibres parallèles, réunies entre elles par du tissu cellulaire ; ce sont ces fibrilles qui sont essentiellement contractiles. — Autour des nerfs. Il semble qu’il s’agit ici de l’humeur synoviale, qui facilite le jeu des os sur lesquels les muscles s’attachent ; mais Aristote pousse l’analyse trop peu loin pour qu’on puisse bien reconnaître ce qu’il veut dire. Le liquide que sécrète la membrane synoviale, est, d’après les anatomistes modernes (voir le Traité d’anatomie descriptive de M. A. Jamain, p. 128), filant, onctueux, semblable à du blanc d’œuf. C’est sans doute de ce liquide qu’Aristote veut parler ; et alors les « nerfs » seraient plutôt les muscles ; mais encore une fois, Aristote confond toujours les uns et les autres. — La veine peut être brûlée, etc. Ceci ne se comprend pas bien, non plus que ce qui suit sur « le nerf qui ne reprend jamais ». Mais ces détails, obscurs et inexacts comme ils le sont, attestent néanmoins des expériences et des observations fort curieuses. On sait de reste que les nerfs reprennent après avoir été coupés.